„Dans la nuit brune“ d’Agnès Desarthe

Buch der Woche 35 der Librairie Francaise, der Französischen Buchhandlung der Galeries Lafayette BerlinPremier coup de cœur de la rentrée littéraire.

Agnès Desarthe nous entraîne dans une histoire dont elle emprunte le titre, à la fois inquiétant et mystérieux, à une comptine pour nous faire savoir que tout ce qui va être dit ici à trait à l’enfance. L’enfance, Jérôme en a peu de souvenir. Enfant sauvage, trouvé par ses parents adoptifs lors d’une promenade sylvestre dans la France de l’après-guerre, Jérôme donne l’impression de flotter. La mort subite et tragique du petit de sa fille (elle-même peine sortie de l’enfance) le plaque enfin au sol et réveille en lui le désir de savoir, d’enquêter sur cette mort qui finira, évidemment, par le ramener à lui et à sa propre histoire. Un roman tout en délicatesse, témoignage subtil de la difficulté de communiquer et de partager avec ceux qu’on aime.

Les premières lignes : „Jérôme relit le témoignage paru dans le journal local. Ses mains tremblent. Son ventre aussi. Il lit une nouvelle fois, se demande pourquoi la journaliste n’a pas “ arrangé “ le français de Mme Yvette Réhurdon, ouvrière agricole. Un instant, il parvient à se distraire en imaginant la conférence de rédaction durant laquelle le comité a décidé de transcrire, à la lettre, les paroles enregistrées sur le magnétophone de poche de l’institutrice qui s’occupe de la rubrique faits-divers. Très vite, le tremblement qui s’était calmé, reprend. Jérôme voudrait pleurer, il pense que ça le soulagerait, mais les larmes ne viennent pas. Le gamin n’était pas son fils, c’était l’amoureux de sa fille.“

Agnès Desarthe : „Dans la nuit brune“. 211 pages. Éditions de l’Olivier. 21.60 €