Buchtipp zum Wochenende: „Le mystère Sherlock“ von J. M. Erre

"Le mystère Sherlock" von J. M. Erre, Buch der Woche in der französischen Buchhandlung der Galeries Lafayette BerlinJ. M. Erre : Le mystère Sherlock Buchet Chastel, 300 pages 23,75€ Le temps s’amuse avec nos nerfs, le froid s’attarde. Rien de mieux qu’un roman léger, frais et réellement très drôle pour se détendre en ce venteux mois d’avril. Dans ce livre, 100% plaisir (non coupable, votre honneur), nous nous retrouvons dans un hôtel suisse cossu accueillant un colloque d’homlésiens, comprenez de spécialistes, fanatiques, maladifs de Sherlock, doux dingues ou fous à lier qui ne jurent que par les écrits sacrés du Dr Watson. J.M. Erre mélange sans tarder les références car le livre s’ouvre sur une scène quasi tirée des Dix petits nègres d’Agatha Christie : tous les holmésiens sont morts, alignés comme des petits santons dans la chambre froide de l’hôtel, isolé deux jours durant par une avalanche. L’inspecteur Lestrade fait alors son entrée et mène l’enquête… C’est enlevé, parfaitement Sherlock casher. Les fans apprécieront toutes les notes tirées du « Sherlock Holmes pour les Nuls », les autres se laisseront porter par les personnages plus loufoques les uns que les autres et le mystère qui ne cesse de s’épaissir page après page. Un gros régal de printemps ! Extrait « H comme Holmésien : mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes. Les spécialistes – à l’université et à l’hôpital – distinguent plusieurs catégories d’holmésiens. Les niveaux 1 à 3 désignent les amateurs du détective anglais créé par Arthur Conan Doyle en 1887. Ils aiment à lire et à relire les quatre romans et cinquante-six nouvelles qui forment le „Canon“ holmésien, scrutent la sortie en librairie des innombrables pastiches consacrés à Holmes, et ne rechignent pas à s’aventurer dans les enquêtes des concurrents, Hercule Poirot ou Harry Dickson. Pour résumer, mis à part une tendance un peu pénible à s’exclamer à tout propos „Élémentaire mon cher Watson“, ils sont inoffensifs. Les niveaux 4 à 6 correspondent à des holmésiens initiés. Pour ces adulateurs du Canon, la frontière en la fiction et la réalité se trouble par moments. On se met à privilégier le texte original en anglais, on se lance dans des analyses textuelles, on adhère à une „société holmésienne“, on suit des colloques. Bref, on commence à fatiguer ses proches. Enfin les holmésiens de niveaux 7 à 10 forment une caste à part. Pour eux, les choses sont claires : Sherlock Holmes a bel et bien existé et Conan Doyle n’était que l’agent littéraire du docteur Watson, biographe du détective londonien. A ce stade, la fiction n’existe plus, les écrits de Watson sont parole d’Évangile, l’étude des textes sacrés devient le centre de toutes les préoccupations, on s’attaque à des énigmes métaphysiques fondamentales comme la date de naissance de Holmes ou le nombre de mariages de Watson. Et, dans le meilleur des cas, on essaie de prendre ses pilules tous les matins. »