Nous avions déjà été emballés par son Club des policiers yddishs, c’était sans avoir lu son roman sur l’âge d’or des comics américains qui lui valut de remporter le Pulitzer en 2001. Michael Chabon nous étourdit par sa virtuosité romanesque, la profondeur de ses intentions, sa finesse et sa culture encyclopédique. Ses livres sont exigeants comme des plats aux subtils arômes mais se dévorent comme des barbes-à-papa. Que l’on soit amateurs de comics ou non, le livre est passionnant de bout en bout, mené à un train d’enfer, permettant de nous plonger corps et âme dans le New York des années 40, juste avant l’entrée en guerre des Etats-Unis.
Chabon y questionne la place de la création, son poids politique, ses répercutions publiques, le rôle de l’art comme arme, comme moyen de combler les vides et les manques. Un roman extraordinaire comme les aventures qu’il nous conte.
